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Tarpan (Equus ferus)
« Tarpan » vient d'un mot turkmène, signifiant « cheval sauvage ».
Si le tarpan, au sens large du terme, est généralement considéré comme l’ancêtre de l’ensemble des races domestiques modernes, les questions liées au processus de domestication sont nombreuses quant à son origine, tant historique que géographique. Les confins domestication du cheval, il y a cinq ou six mille ans.
Cependant, des études récentes évoquent un processus beaucoup plus diffus dans le temps et dans l’espace. Il semble bien qu’en de nombreux endroits, l’homme ait domestiqué ponctuellement les chevaux sauvages « locaux » qui pouvaient ensuite retourner à l’état sauvage. Contrairement aux autres espèces domestiques bien différenciées de leurs ancêtres sauvages, les restes d’équidés retrouvés sur les sites archéologiques ne permettent pas de définir avec certitude le statut de ces animaux. Férales ou pas, il est fort probable que les ernières hardes de tarpans peuplant l’Europe occidentale et centrale aient été de plus en plus confrontées à la concurrence ou à la simple présence des chevaux domestiques, importés ou autochtones, et que l’isolement entre les "sauvages" et les "domestiques" n’ait cessé de s’estomper au fil des années.
Ces interférences ont-elles affecté significativement le patrimoine génétique de ces tarpans ? Quelle que soit la réponse à cette question, domestication partielle ou temporaire puis "féralisation" ont dû jalonner l’existence de ces populations petit à petit éliminées en raison des dégâts et de la concurrence qu’elles exerçaient à l’encontre des activités humaines agricoles et pastorales. Ainsi le terme tarpan ne devrait t-il finalement évoquer que les chevaux sauvages plus ou moins métissés qui ont trouvé leurs derniers refuges dans les grandes forêts de Prusse, de Pologne et de Lituanie au XVIIIe siècle ou dans les steppes d’Ukraine et de Russie au XIXe siècle, et non le cheval primitif authentique peuplant l’Europe il y a quelques milliers d’années. Du tarpan au « Konik » C’est vers 1780 qu’auraient été capturés dans la mythique forêt de Bialowieza les derniers tarpans sauvages afin d’être introduits dans un vaste parc à gibier quelque 350 km plus au sud. Ce parc, appartenant au comte Zamoysky, aristocrate en vue, fut débarrassé de ses occupants en 1806. Ce sont les petits paysans de la région (autour de la localité de Bilgoraj) qui héritèrent des tarpans finalement domestiqués. Dans cette contrée pauvre, les conditions d’élevage étaient suffisamment archaïques pour que ces animaux conservent une grande partie de leur potentiel génétique jusqu’au début du XXème siècle où ils furent remarqués par quelques hippologues intrigués par le caractère primitif de ces « koniks ». 4
Tarpan (Equus ferus)
« Tarpan » vient d'un mot turkmène, signifiant « cheval sauvage ».
Si le tarpan, au sens large du terme, est généralement considéré comme l’ancêtre de l’ensemble des races domestiques modernes, les questions liées au processus de domestication sont nombreuses quant à son origine, tant historique que géographique. Les confins domestication du cheval, il y a cinq ou six mille ans.
Cependant, des études récentes évoquent un processus beaucoup plus diffus dans le temps et dans l’espace. Il semble bien qu’en de nombreux endroits, l’homme ait domestiqué ponctuellement les chevaux sauvages « locaux » qui pouvaient ensuite retourner à l’état sauvage. Contrairement aux autres espèces domestiques bien différenciées de leurs ancêtres sauvages, les restes d’équidés retrouvés sur les sites archéologiques ne permettent pas de définir avec certitude le statut de ces animaux. Férales ou pas, il est fort probable que les ernières hardes de tarpans peuplant l’Europe occidentale et centrale aient été de plus en plus confrontées à la concurrence ou à la simple présence des chevaux domestiques, importés ou autochtones, et que l’isolement entre les "sauvages" et les "domestiques" n’ait cessé de s’estomper au fil des années.
Ces interférences ont-elles affecté significativement le patrimoine génétique de ces tarpans ? Quelle que soit la réponse à cette question, domestication partielle ou temporaire puis "féralisation" ont dû jalonner l’existence de ces populations petit à petit éliminées en raison des dégâts et de la concurrence qu’elles exerçaient à l’encontre des activités humaines agricoles et pastorales. Ainsi le terme tarpan ne devrait t-il finalement évoquer que les chevaux sauvages plus ou moins métissés qui ont trouvé leurs derniers refuges dans les grandes forêts de Prusse, de Pologne et de Lituanie au XVIIIe siècle ou dans les steppes d’Ukraine et de Russie au XIXe siècle, et non le cheval primitif authentique peuplant l’Europe il y a quelques milliers d’années. Du tarpan au « Konik » C’est vers 1780 qu’auraient été capturés dans la mythique forêt de Bialowieza les derniers tarpans sauvages afin d’être introduits dans un vaste parc à gibier quelque 350 km plus au sud. Ce parc, appartenant au comte Zamoysky, aristocrate en vue, fut débarrassé de ses occupants en 1806. Ce sont les petits paysans de la région (autour de la localité de Bilgoraj) qui héritèrent des tarpans finalement domestiqués. Dans cette contrée pauvre, les conditions d’élevage étaient suffisamment archaïques pour que ces animaux conservent une grande partie de leur potentiel génétique jusqu’au début du XXème siècle où ils furent remarqués par quelques hippologues intrigués par le caractère primitif de ces « koniks ». 4